Publié dans Politique

Crise sociale - La Transition à l’épreuve du réel

Publié le lundi, 27 octobre 2025

Les services publics essentiels vacillent : enseignants en arrêt de travail, internes hospitaliers au « service zéro », agents pénitentiaires refusant les nouveaux entrants, et le personnel de la JIRAMA exigeant le départ du directeur-général — autant de fronts qui posent au pouvoir de transition l’impératif de résultats rapides et visibles.

Le personnel de la JIRAMA a durci son mouvement en réclamant ouvertement le départ du directeur général Ron Weiss, organisant sit-in et actions de protestation qui perturbent les opérations et alimentent l’inquiétude des usagers confrontés à des coupures récurrentes.

Dans les hôpitaux, la mobilisation des internes et étudiants en médecine a basculé du service minimum au « service zéro » dans plusieurs centres, privant certaines structures de leur relève habituelle et compliquant la prise en charge des patients urgents ; cette paralysie soulève la question d’un renfort organisationnel et matériel immédiat. Le grand hôpital HJRA ne reçoit plus que les urgences absolues.

Les enseignants multiplient les actions et maintiennent des arrêt-cours dans plusieurs régions, réclamant revalorisations, recrutements et transparence dans les nominations, ce qui compromet la continuité scolaire et accroît le besoin d’un plan de rattrapage concerté pour éviter une fracture éducative.

Le personnel pénitentiaire a fermé les portes aux nouveaux entrants — une mesure de pression annoncée par son syndicat pour des durées allant parfois jusqu’à 72 heures — et cette situation a provoqué l’alerte des magistrats quant au dysfonctionnement de la chaîne judiciaire.

Le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a lancé un ultimatum de 48 heures aux autorités pour débloquer la situation pénitentiaire, ultimatum annoncé publiquement et susceptible, à son expiration, d’être suivi d’une grève nationale des magistrats si aucune mesure concrète n’est prise.

Face à cette conjonction de mouvements sociaux, ce qui attend le pouvoir de transition n’est pas seulement la gestion d’incidents isolés mais la capacité à présenter un calendrier opérationnel crédible : rétablissements techniques rapides pour l’eau et l’électricité, garanties sur la continuité des services de santé, solutions temporaires pour la gestion carcérale et engagements clairs pour la tenue d’un dialogue social transparent.

Il devra aussi démontrer qu’il est en mesure d’articuler des réponses techniques avec des mesures politiques — négociations avec les syndicats, arbitrages budgétaires ciblés et communication factuelle — afin que les citoyens voient des améliorations tangibles.

La fenêtre de crédibilité est courte : le pouvoir de transition se trouve dans l’obligation de proposer un agenda de réformes nécessaires pour stabiliser durablement les services publics.

R.L.

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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